Sa pierre et ses grottes préhistoriques auraient pu figer Arudy pour de bon. C’est tout l’inverse pour la cité ossaloise frappée d’une belle dynamique. Des commerces en vie, des projets qui grandissent, des tables qui accrochent habitants et visiteurs, et un village qui réserve un parfum de possible aux nouveaux venus, c’est cela Arudy. Allons flâner dans le bas Ossau.
Centre-bourg vitaminé
On s’enivre tout doucement de l’ambiance du samedi matin sur la place de la mairie. C’est jour de marché et en terrasse, les bises claquent entre les nombreux habitués. C’est une moisson de sourires et de visages heureux d’être là. Depuis quelques années, Arudy envoie le signal d’une petite ville gagnée par une série d’initiatives heureuses.
Dans ce mouchoir de poche autour de la place de l’hôtel de ville, la vie commerçante s’est
enhardie au fil des ouvertures et reprises successives : Le Petit Chaperon Vert de Cécile Provost qui derrière son comptoir de thés propose près de 80 références aux arômes d’épices, de fleurs, de fruits, d’agrumes ; la librairie La Curieuse de Marianne Lassus où se multiplient les rencontres et les évènements autour du livre et de la lecture ; A Caso le restaurant installé par Julien Brunellière dans les murs du mythique Chez Pompon ; Au Petit Bonheur, l’adresse gourmande et chaleureuse d’Amélie Paulin. L’historique Hôtel de France et d’autres encore complètent le panorama de la place.
Et tout ne se résume pas à cette centralité. Un peu loin, le cinéma Saint-Michel est une pièce maîtresse de la vie culturelle et sociale à Arudy. La salle, animée uniquement par des bénévoles projette des films depuis 70 ans. Ainsi, films grand public, art et essai et jeune public mais aussi ciné concerts, débats ainsi que le festival Étonnants Randonneurs occupent la quarantaine de bénévoles du Saint-Michel. Arudy a aussi son tiers lieu baptisé le CoCoTier(s), dans une belle bâtisse de la rue d’Arros.
Alandar, musique et création dans l’ancienne usine
Rappelons qu’Arudy revient de loin. Dans le courant des années 1990 et 2000, l’industrie locale s’effondre. La scierie Lombardi-Morello fondée en 1923, les usines Pélecq ouvertes en 1938 et spécialisées dans l’outillage des carrières de marbre et l’usine de sous-traitance automobile Laprade-Thyssenkrupp, ferment les unes après les autres. Le coup est rude. Pourtant, ce naufrage industriel n’emporte pas tout avec lui. En 2011, la Communauté
de communes de la Vallée d’Ossau a racheté la friche Laprade-Thyssenkrupp et l’a réhabilitée en un pôle d’activités qui accueille entreprises et artisans. Le site des usines Pélecq est entre les mains de l’association Alandar qui regroupe artisans et créateurs de toutes disciplines. On peut même y voir des concerts.
Petits portails vestiges des années industrielles
À bien y regarder, le passé de col-bleu d’Arudy surgit aussi au milieu du canevas des rues médiévales. Ce sont ces petits portails métalliques fabriqués par emboutissage de la tôle qui ferment ici et là les venelles et qui cohabitent parfois avec une porte en accolade. Des réalisations domestiques sorties tout droit des anciennes usines Laprade. Le canal qui circule entre la rue Baulon et la rue du moulin a été l’épicentre d’une autre activité florissante à Arudy : le tannage des peaux. Les habitants d’Arudy avaient pour surnom « pelacan » ou peleurs de chiens.
Grotte ornée par les premiers hommes
Un propulseur de sagaie figurant un renard, un bâton percé à tête d’oiseau stylisé, un lissoir gravé d’un buste de cheval, ces objets et beaucoup d’autres encore ont été mis au jour dans la grotte d’Espalungue, fixant à tout jamais Arudy au centre d’un important patrimoine archéologique. Et pour cause, à quelques encablures seulement du centre-ville, plusieurs autres grottes et cavités, connues et étudiées depuis le XIXe siècle continuent de livrer les preuves d’une occupation humaine datant de 18 000 ans avant notre ère. Des chercheurs scrutent le quotidien de ces chasseurs cueilleurs ayant vécu ici à la fin de la dernière glaciation.
Depuis 2012, le préhistorien Jean-Marc Pétillon fouille la grotte Tastet à Sainte-Colome, la seule grotte ornée du paléolithique connue en vallée d’Ossau. Édouard Piette (1827-1906), Georges Laplace (1918-2004) et Geneviève Marsan ont été les chefs de file des recherches sur la période préhistorique en vallée d’Ossau. La collection Piette qui compte de nombreux objets découverts à Arudy se trouve au Musée d’Archéologie Nationale de Saint Germain-en-Laye.
La Maison d’Ossau donne à voir et à comprendre la richesse des découvertes
préhistoriques sur le bassin d’Arudy. Trois grandes sections composent la visite : archéologie, géologie, ethnographie. Mais depuis la création du musée il y a 50 ans, la présentation des collections a vieilli. Un projet de modernisation est actuellement à l’étude. Il est mené par Mathilde Esquer, responsable scientifique des collections et l’association des Amis du Musée d’Ossau.
À l’escargotière, des restes de repas préhistoriques
Les grottes de Poeymaü et de Malarode font partie de cet ensemble d’abris et de cavernes où l’occupation humaine est avérée. La première est surnommée « l’escargotière » en raison de l’incroyable accumulation de coquilles d’escargots qu’elle recèle, les restes de repas des Arudyens de l’époque. Bien que visible depuis le sentier, son accès est fermé au public. D’autre part, la grotte de Malarode est située de l’autre côté du rocher école d’Arudy. Elle est facilement accessible. Depuis le chemin du Touya, arrivé au gîte le Val Éveillé, on monte dans le bois jusqu’au sommet avant de redescendre sur la droite pour atteindre l’entrée. Ce très beau site se passe bien volontiers des dégradations du type graffitis néo rupestres. Alors, si vous avez envie de dessiner un renne sur la paroi c’est aussi bien de s’abstenir.
À la cool aussi
Le lac Ducrest, un petit lac aménagé à la sortie d’Arudy sur la route du Bager.
La route du Bager qui rejoint Oloron à travers la forêt du même nom.
Le gave d’Ossau, pour la fraîcheur qu’il procure en été.
Le saut de l’ange depuis le viaduc d’Arudy avec Elastic crocodil bungee Pyrénées
La colline Saint Michel qui domine le bourg
La guinguette du Val Éveillé, aux beaux jours, un endroit des plus cool avec bar, restaurant et propositions musicales.