Un vol en planeur en guise de cadeau d’anniversaire et notre petite famille a passé quelques heures sur l’aérodrome d’Herrère. Un endroit hors du temps.
Cette année, mon père fêtait ses soixante ans. C’est un passionné d’aviation et d’aéromodélisme depuis des années. Nous avons décidé, ma sœur, mon frère et moi-même de lui offrir un tour en planeur. Après quelques appels téléphoniques passés au mois de juillet, je finis par tomber sur un instructeur membre de l’Aéroclub d’Oloron. Il me propose d’offrir à mon père un tour en moto planeur. Une heure de vol au-dessus des Pyrénées. Depuis le village d’Herrère où se trouve l’aérodrome, l’engin décolle grâce au moteur qui est ensuite coupé en vol en fonction d’une météo et d’une ascendance particulières. Le jour-J approche et je dois m’assurer auprès du pilote béarnais que la météo permettra le vol deux jours plus tard. Il n’a cessé de se montrer optimiste. Tant mieux, car la surprise d’anniversaire repose sur mes épaules. Une fois rassurée, l’organisation peut commencer.
Samedi matin. Nous décidons d’aller aux halles de Pau en famille afin de préparer un pique-nique, c’est d’ailleurs ce que nous annonçons à mon père en guise de journée d’anniversaire. Nous quittons Pau vers 12h30 et après 25 minutes de route, nous apercevons les panneaux Aérodrome. Va-t-il y prêter attention ? Arrivés sur les lieux, il n’y a plus de doute, nous sommes bien là pour un vol. Nous expliquons à mon père qu’il va faire un tour en moto-planeur. En attendant l’arrivée du pilote instructeur, nous nous installons pour un pique-nique sur les pelouses de l’aérodrome. Les sommets des Pyrénées sont masqués par d’épais nuages, mais il règne au bord de l’immense pré qui supporte les deux pistes une ambiance sereine. L’endroit est idéal pour un casse-croûte. Las, dans la précipitation, nous avons oublié le jambon, le saucisson et les rillettes. Ce sera tomates et chips.
Une voiture s’approche, c’est notre pilote instructeur qui en descend. Nous l’entendons ouvrir les portes des hangars. Il est calme et rassurant. Il s’avance vers nous pour nous saluer et me demande si mon père est au courant. La visite des hangars débute. Une dizaine de petits avions sont garés là, on se croirait dans un musée. On peut les regarder de près et s’imaginer à l’intérieur. Une idée qui ne séduit pas tout le monde dans le petit groupe.
Il nous explique que certains ont été entièrement construits à la main et que d’autres ont pour attributs des moteurs de 2 CV. Les béotiens que nous sommes ont parfois l’impression qu’ils sont faits de bric et de broc, on peut y voir les traces du temps. Nous passons au deuxième hangar, celui des planeurs. C’est encore plus impressionnant. Notre homme est un passionné. On pourrait passer des heures à l’écouter nous parler de cette aviation familiale, qu’on pratique le dimanche, comme d’autres font du vélo. Les garçons doivent déplacer deux planeurs pour pouvoir accéder à celui qui volera aujourd’hui. C’est par les hélices qu’ils les poussent ou les tirent. C’est ensuite l’heure de la « check-list » et du décollage. Le pilote donne à mon père un parachute et lui explique qu’en cas de problèmes, il faudra sauter d’une façon ou d’une autre. Pour les novices, le souffle de l’aventure. Simple routine pour notre instructeur. L’avion décolle et nous sommes tous au sol en train de filmer et de faire des blagues.
Au dessus du gave jusqu’à Sauveterre
Une heure plus tard nous voyons l’avion s’approcher des pistes. Nous interrompons notre partie de pétanque pour venir voir de plus près. Seulement il ne s’agit que d’un « touch and go ». Les roues ont touché le sol, mais l’avion remet les gaz immédiatement pour effectuer une dernière petite boucle. Bonus. Le voilà qui réapparaît dans nos écrans radars. Cette fois, atterrissage moteur coupé, en planeur. Pas un bruit, les grandes ailes jaunes se dessinent parfaitement sur le décor vert vif de la forêt du Bager. Magique. Mon père redescend tout sourire. Même si la météo n’a pas permis d’aller voir de près le Pic d’Anie, le survol du gave jusqu’à Sauveterre l’a comblé. Les garçons prêtent la main pour ranger l’avion dans son hangar. Ils ont l’air de s’y croire un peu.
Si par un beau samedi ou dimanche, vous ne savez pas comment occuper la petite famille, pensez donc à cet endroit un peu hors du temps. Sans monter à bord, vous pourrez librement admirer les départs et arrivées de ces belles machines. Si le cœur vous en dit, allez discuter un bout avec les membres du club. Ici c’est paisible, accueillant et finalement un peu planant. Si l’envie de voler survient, compter autour de 100 euros pour un vol en moto-planeur.
Aéro-Club Oloron Herrère
Route de l’Aérodrome, 64680 Herrère
05 59 39 07 05
Récit : Joséphine Costes
Images : Seydou Grépinet