Dans le cadre de la Biennale européenne des patrimoines, on pénètre dans la maison de l’architecte Edmond Lay, construite pour lui et sa famille entre 1965 et 1968.
Qui est Edmond Lay ? Il est né en 1930 dans les Hautes-Pyrénées. C’est un disciple du grand architecte américain Frank Lloyd Wright qu’il a rencontré lors d’un voyage aux États-Unis. Après de longs et patients travaux, son agence ouvre à Barbazan-Debat près de Tarbes en 1977. Elle comptera jusqu’à 12 employés et malgré les vicissitudes elle ne fermera jamais jusqu’en 1995. Cette année-là, un accident vasculaire cérébral va précipiter la fin de la carrière de l’architecte. Il est un des architectes qui en France a révolutionné le logement social. Il a cassé aussi souvent qu’il a pu les codes habituellement réservés à ce type d’habitat. À Tarbes, l’immeuble le Navarre témoigne de cette œuvre. Il a obtenu le Grand prix d’architecture en 1984. On lui doit en outre la Caisse d’épargne de Bordeaux.
La maison de Barbazan Debat. C’est une maison manifeste selon Jocelyn Lermé président de /Parcours/d’/architecture/, une association engagée dans un travail de connaissance, de valorisation et de patrimonialisation de l’œuvre d’Edmond Lay. Elle n’est pas composée selon un plan régulier, elle ne comporte pas à proprement parler de façade, son toit ne ressemble à rien de connu.
L’horizontalité de la bâtisse est démesurée. Chez Edmond Lay, pas de carré, pas de rectangle, pas d’angle droit, mais des triangles et des polygones. Cela se retrouve jusque dans la forme des lits de la maison que nous avons visitée. Dans cette maison, Edmond Lay a d’abord vécu de manière spartiate. Lorsqu’il s’y installe avec femme et enfants en novembre 1968, l’architecte de la Beat generation n’a pas les moyens de poser des baies vitrées. Elles arriveront plus tard avec les premières rentrées d’argent.
À l’intérieur la maison conserve son originalité. On ne trouve pas de porte, hormis la porte d’entrée, véritable morceau de bravoure de l’architecte, qui a contribué à l’inscription au titre des monuments historiques de la maison. Des cloisons qui n’en sont pas vraiment, des jeux de niveaux, des entrées de lumières à profusion, un menhir, des jardinières, des circulations différentes selon les périodes de l’année, cette maison conçue sur mesure, abrite toujours la vie aujourd’hui paisible d’Edmond Lay et de son épouse Claudine.
L’atelier. Il se situe non loin de la maison. Contrairement à la maison habitée et entretenue bon an mal an, l’atelier a subi les outrages du temps. L’association /Parcours/d’/architecture/ tente de relever le défi de sa sauvegarde et de sa restauration en partenariat avec la Fondation du patrimoine.
/Parcours/d’/architecture/ organise le 7 octobre une visite de l’IUT de Tarbes réalisé par Edmond Lay. Visite en partenariat avec le CAUE 65
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